L’emploi au cœur de la rénovation énergétique

Toutes les études convergent : l’accélération de la rénovation énergétique s’accompagnera d’une hausse des besoins en emplois comme en formation. État des lieux et perspectives.

« Un des plus grands chantiers du siècle. Voilà comment un récent rapport parlementaire qualifie la montée en puissance en ressources humaines rendue nécessaire par l’accélération de la rénovation énergétique. Le gouvernement compte atteindre le chiffre de 900 000 rénovations globales de logements via MaPrimeRenov’, en 2030. Soit treize fois plus qu’en 2022 ! Cela implique de mobiliser massivement une filière qui aujourd’hui peine à recruter » souligne Antoine Durand, responsable Transition écologique et emplois du Réseau Action Climat.

Des estimations cohérentes

Fin octobre 2023, l’ADEME, en partenariat avec Alliance Villes Emploi publiait, dans le cadre du projet cofinancé par l’Union européenne Build Up Skills 2 (BUS2) , un état des lieux du secteur du bâtiment en France avec un chiffrage des besoins en emplois et métiers à l’horizon 2030, au regard des objectifs énergétiques et climatiques nationaux.

« Pour réaliser ce diagnostic, nous nous sommes appuyés sur l’ensemble des parties prenantes : professionnels du BTP et de l’immobilier, de l’emploi, de la formation, administrations, collectivité… Malgré des méthodes différentes, nos chiffres sont cohérents avec ceux de France Stratégie et de négaWatt. Entre 170 000 et 250 000 équivalents temps plein supplémentaires sont nécessaires pour atteindre les objectifs 2030 en matière de rénovation énergétique des bâtiments. Avec le soutien de 4 maisons de l’emploi nous avons aussi chiffré les besoins à l’échelle locale » résume Sarah Marquet, économiste au service bâtiment de l’ADEME. 

Faire coïncider l’offre et la demande

«  Nous ne sommes pas aujourd’hui en mesure de répondre à une demande massive. Il faut parvenir à monter en puissance en même temps sur la demande de rénovation et sur l’offre de formation pour les professionnels » note Amaury Parelle, chef de projet chez Transitions, un des trois bureaux d’étude (avec In Numeri et Pouget) associé au diagnostic prospectif BUS 2. Prochain objectif en avril 2024 : faire émerger avec les collectivités et l’ensemble des acteurs du bâtiment et de l’emploi une feuille de route commune coconstruite à partir des meilleures pratiques et soumise à consultation publique fin 2023. Chacun peut participer aux ateliers collaboratifs.

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